Les vacances d’été approchent à grands pas et vous commencez à réfléchir à la préparation de vos valises. C’est tout à fait normal et j’ai décidé de vous aider grâce à un cas pratique. Dans cet article, vous allez trouver la liste complète des produits et des huiles essentielles à emporter pour vos vacances, quelle que soit votre destination cet été.

*La scène s’est déroulée le samedi 27 avril par un bel après-midi ensoleillé dans une petite ville de montagne touristique. Tandis que la plupart des gens profitaient du soleil pour se prélasser ou se balader, un pharmacien (qu’on nommera Thierry pour plus de commodité et pour ne pas nuire à la réputation du pharmacien en question) était accoudé à son comptoir en attendant que quelqu’un passe sa porte. Le soleil, tapant sur la vitrine, rendait l’air de l’officine lourd.*

Pharmacien : Pourquoi est-ce que je n’ai pas investi dans cette climatisation dernière génération qu’on m’a présenté en janvier ? Et en plus, il n’y a pas un seul patient… Quel ennui…

*Dépité de voir quantité de personnes déambuler dans la rue sans s’arrêter, il s’affalait sur le comptoir et commençait à piquer du nez pour faire une petite sieste*

Ding Dong

*Le grelot de la porte fit sursauter Thierry. A travers des yeux vitreux de demi-sommeil, il découvre un couple sur le pas de sa porte. Un homme bien en chair, avec un ventre proéminent tendant dangereusement une chemise à carreaux marron et une femme mince dans une robe rose pâle assortie à son chapeau, si large qu’il passait à peine à travers la porte*

Pharmacien : Bonjour Monsieur, bonjour Madame, entonna-t-il avec un grand sourire. Que puis-je pour vous être utile ?

Touriste homme : Bon Jouh Môssieu ! répondit l’homme avec un accent anglais à couper au couteau. Français pas parler bien…

Thierry (en pensée) : Vous n’aviez pas besoin de le dire pour que je m’en rende compte. Encore des touristes qui ne comprendront rien quand je vais leur parler. Quelle plaie ! Ils ne pourraient pas apprendre le français ? Est-ce que je leur parle en Français quand je vais en Angleterre ? Ben non, je fais un effort et je laisse surtout traduire ma femme.

*La femme fit un geste de la main pour que son mari la laisse parler*

Touriste femme : Nous sommes on holidays and nous vouloiw oun petit tousse pouw les… (Nous sommes en vacances et nous voulons une petite trousse pour les…)

*Elle fit plusieurs gestes dans les airs que le pharmacien regardait avec des yeux ronds en ne comprenant absolument rien*

Thierry (en pensée) : On Hollywood ? Ils viennent d’Hollywood ? Sûrement des stars qui cherchent l’exotisme français… mais ça veut dire qu’ils doivent avoir des moyens conséquents… Bon sang, qu’est-ce qu’elle essaye de me dire avec ses gestes qui partent dans tous les sens ? Ils veulent découvrir la France ? Je vais leur en donner pour leur argent. Ils vont repartir tellement chargé que les cadeaux pour leurs amis proviendront de ma pharmacie…

Touriste femme : … Ohhh, cowment diwe… pour les aïe aïe aïe, continua-t-elle en se tenant un doigt, une grimace sur le visage. (Oh, comment dire… pour les aïe aïe aïe)

Pharmacien : Une trousse pour les blessures ? fit Thierry en comprenant enfin.

Touriste femme : Yes, yes, bon garçon ! Nous rester one week et besoin produits. (Oui, oui, bon garçon ! Nous restons une semaine et nous avons besoin de produits)

*Le cerveau de Thierry commençait à chauffer et il réfléchissait à tout ce qu’il pouvait leur vendre… et plus important, comment il pouvait leur expliquer, sans parler anglais, qu’il était INDISPENSABLE d’avoir ces produits. Des dollars se dessinaient presque dans ses yeux.*

Pharmacien : Bien, bien. Tout d’abord… venez, venez, fit-il en faisant signe aux touristes de venir près de lui au rayon « solaire ».

*Il attrapa une crème solaire et montra le ciel dehors*

Pharmacien : Pour soleil. On applique sur le corps…, dit Thierry en joignant le geste à la parole en faisant semblant de s’étaler de la crème sur le bras et sur le visage.

*Il récupéra des lunettes de soleil et se les positionna sur le nez puis fit semblant de s’allonger dans un hamac*

Pharmacien : … ensuite bronzage. Si brûlures…

Touriste homme : What ? Brouloures ? répéta-t-il approximativement, une grimace sur le visage. (Quoi ? Brûlures ?)

Thierry en montrant le soleil puis la peau : Pshhhtttttt, siffla-t-il avec des gestes pour imiter la fumée au-dessus de son bras. Aïe, aïe.

*Thierry prit un deuxième flacon*

Pharmacien : Perfect for you, really perfect ! (Parfait pour vous, vraiment parfait)

*Il simula l’effet apaisant de l’après-soleil avec un soupir de soulagement. La femme regarda son mari avec un sourire et hocha la tête pour signifier son accord*

Touriste homme : We take it. (On prend ça) And we ear about mosquitoes here. How can we protect ourself against them ? (Nous avons entendu qu’il y avait des moustiques ici. Comment nous protéger d’eux ?)

*………….. Gros blanc….. C’est tout ce qui se passa dans le cerveau de Thierry. Il n’avait rien compris mais devait faire semblant d’être au top*

Pharmacien en levant un sourcil et une grimace sur la bouche : Hein ? Pas compris…

*La femme se tapa le bras avec un doigt en faisant des « Bzzzzz ».*

Pharmacien (en pensée) : Quoi ? Des moustiques ? Ils ne pouvaient pas le dire avant ? Enfin, j’espère que c’est ça sinon je vais avoir l’air bête… Bah, de toute façon, cela ne leur fera pas de mal…

Pharmacien (à haute voix) : Moustiques ! Da ! Da ! Mince, c’est de l’allemand… ou peut-être du russe, nota-t-il dans sa tête. Pas grave, ils ne comprennent rien de toute façon. Spray, poursuivit-il à l’attention des touristes.

*Thierry feignit de mélanger l’huile essentielle de Citronnelle avec un spray puis de pulvériser le produit dans l’air. Il agita ensuite les mains de manières anarchiques pour évoquer la fuite des moustiques avec des « Bzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz », « Bzttttzzzzzzzzz », « Bzouuuu », « BZZZzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz ». Ensuite, comme si sa main était un avion, il la dirigea vers le sol en poussant un râle d’agonie tout en tirant la langue sur le côté et en ouvrant la bouche pour imiter un poisson mort.*

Pharmacien : Extra, super efficace, s’enthousiasma-t-il en levant les pouces des deux mains à hauteur de sa tête avec un immense sourire. S’ils vous piquent…

*Thierry se piqua le bras avec un doigt puis cria un « AIEEEEEEE » retentissant pour bien retranscrire la douleur. Il attrapa ensuite un flacon d’huile essentielle de Lavande…*

Pharmacien : Liquide parfait, good produit, very good, very good. (Liquide parfait, bon produit, très bon, très bon)

*Il leva son index, récupéra une boîte verte et blanche avant de poursuivre. Il refit le manège de se piquer, de crier puis écarta lentement sa main libre de la « piqûre » en l’ouvrant de plus en plus. Pour imiter l’effet de gonflement, il bomba également ses joues comme un hamster*

Pharmacien : Un comprimé, sous la langue, dit-il en faisant le chiffre 1 avec sa main et en désignant le dessous de sa langue. Ok ? Perfect ?

*Les deux touristes semblaient pendus à ses lèvres… ou peut-être à cause de l’incompréhension*

Touriste femme : I don’t understand anything. C’est moustiques that ? (Je n’ai rien compris. C’est les moustiques ça ?)

Pharmacien : Not fini, not fini. Juste le début

Thierry (en pensée) : Bon sang, c’est agaçant, je ne comprends rien. Je ne sais pas ce qu’ils m’ont demandé mais faisons le tour de la pharmacie. Ils trouveront bien leur bonheur. Et au passage, je vais leur refourguer tous mes produits qui périment bientôt. Ni vu, ni connu. Tant qu’ils ne protestent pas, tout va bien.

*Après avoir sorti une dizaine de produits, Thierry leur fit un ultime signe pour le suivre. Il poursuivit ses mimiques de cirque en imitant une scie avec le tranchant de sa main. Il ouvrit sa bouche dans un cri silencieux et alla même jusqu’à faire courir son index sur sa joue pour reproduire des larmes avec une expression crispée de douleur. Le pharmacien attrapa un antiseptique, montra le fonctionnement puis se mit un pansement imaginaire sur le doigt « faussement scié »*

Pharmacien : Pour vous, déclara Thierry en donnant les produits au monsieur en face de lui. Et pour finir, le plus important de tous…

*Thierry leva une main en l’air pour créer un effet de suspens et attirer l’attention de son oratoire…  c’est-à-dire des deux touristes. Tout à coup, il se tint le ventre, donna l’impression de vouloir vomir en donnant de petits à-coups avec sa bouche. Pour rester digne, il fit un geste de la main de son bas ventre vers le sol pour exprimer l’envie pressante d’aller au petit coin… ou une diarrhée en étant plus familier. Il semblait avoir réussi à captiver ses clients car ils le regardaient en hochant la tête de temps en temps. Etait-ce pour témoigner leur accord ou se demandaient-ils si le pharmacien avait perdu ses derniers neurones avec la chaleur ? Comme Thierry ne comprenait rien, il n’a jamais pu savoir. Mais peu importe, du moment qu’il arrivait à leur vendre des produits.*

Pharmacien : Et voilà, avec ces derniers produits…

*Thierry découvrit une vieille boîte à côté des médicaments qu’il s’apprêtait à prendre. Il l’avait totalement oublié, c’était le moment où jamais de s’en défaire.*

Pharmacien : … vous aurez la trousse de soins parfaite. Vacances good pour vous. Ok ?

*Sans leur laisser le temps de réfléchir, il se dirigea vers le comptoir pour faire régler les produits*

Touriste femme : It’s seems good for us. We’ve probably all we need. (Cela nous semble bien. Je pense que nous avons ce dont nous avons besoin)

Touriste femme : For nos holidays, nous chercher good point of view. Do you know où trouver ? (Pour nos vacances, nous cherchons un beau point de vue. Savez-vous où nous pouvons trouver cela ?)

Pharmacien (en pensée) : Oh purée, qu’est-ce qu’il me veule encore ? Décortiquons : Hollywood, poirier, trouver ? Ils veulent des poiriers pour les ramener à Hollywood ? Ouais, ça doit être ça.

Pharmacien (à haute voix) : Sortir, puis toujours tout droit, déclara-t-il en joignant le geste à la parole.

Pharmacien (en pensée) : Bon, je n’en ai aucune idée, mais ils tomberont bien sur quelque chose. Et puis s’il en on marre de marcher, ils ne pourront pas dire que je leur ai indiqué une fausse route.

Touriste homme : You’re welcome. You’re so generous and friendly. (Je vous remercie. Vous êtes si généreux et aimable)

Pharmacien : Yes, yes. Good, good, good. 277€ please.

Pharmacien (en pensée) : Dont 50€ pour la taxe de tourisme.

*Lorsque les touristes eurent enfin passé la porte, Thierry se précipita pour fermer la porte et plaça une pancarte « Fermé toute la journée pour cause de soleil ». Il n’aurait probablement plus d’autres clients et avait fait un chiffre d’affaires convenable pour son après-midi. Il valait mieux fermer et profiter, lui aussi du soleil. Vive les touristes.

Quant à eux, ils se demandent encore qui était cet abruti qui les avait servi*

Résumé de la trousse du parfait vacancier :

• Crème solaire, crème spécial brûlures
• Spray antimoustique ou huile essentielle de Citronnelle
• Huile essentielle de Lavande fine pour soulager les piqûres
• Antihistaminique en cas d’allergie ou piqûres d’abeille
• Antiseptique et pansements pour les coupures
• Comprimés contre les nausées et la diarrhée
• Antalgique contre la douleur

Seulement 5 huiles essentielles sont indispensables pour se soigner durant tout l’été.

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